La transformation du désert de Lompoul en zone d'exploitation minière du zircon marque un changement majeur pour le tourisme local. Jadis, ce désert se distinguait par sa beauté naturelle exceptionnelle, captivant les visiteurs avec ses immenses étendues de sable fin et ses dunes imposantes atteignant 40 à 50 mètres de hauteur, s'étendant à perte de vue. Son ambiance unique, à proximité de l'océan, offrait une immersion authentique dans un environnement désertique, évoquant les grands déserts de Mauritanie. Le lieu était prisé pour diverses activités, notamment l'ascension de ses grandes dunes offrant un spectacle impressionnant de la nature, particulièrement lors des couchers de soleil dans un silence absolu, promettant une expérience sublime. Les visiteurs pouvaient également profiter de randonnées pédestres, de balades en quad ou à dos de chameau, et l'expérience était complétée par un hébergement sous des tentes mauritaniennes traditionnelles, les Khaïmas. Les soirées étaient animées par des rythmes de djembé autour du feu, créant des moments de partage et de convivialité inoubliables.

“ Nous n'héritons pas de la Terre de nos ancêtres, nous l'empruntons à nos enfants. ”

Avec cette nouvelle réalité, le secteur touristique est contraint de s'adapter. Le projet de l'Oasis du Désert, bien qu'innovant, constitue une altération profonde de l'attrait naturel du désert de Lompoul. Cette oasis artificielle, avec ses dunes reconstituées, sa palmeraie et sa vaste piscine, essaie de reproduire certains aspects de l'expérience désertique. Toutefois, il est clair que cette création humaine ne rivalise pas avec l'authenticité et la majesté naturelle du désert original.

L'impact de ce changement sur le tourisme est complexe. D'un côté, l'Oasis du Désert pourrait séduire une nouvelle clientèle, attirée par des installations modernes et des activités de loisirs variées. De l'autre, ceux en quête de l'expérience unique et authentique offerte par le désert de Lompoul risquent d'être déçus, car son charme résidait dans son caractère sauvage et naturel, difficilement reproductible artificiellement.

Cette fermeture impacte également les acteurs locaux du tourisme. Guides, artisans et propriétaires de campements, autrefois dépendants de l'afflux touristique, doivent désormais s'adapter à une réalité où leur source principale de revenus s'est évaporée. Si le projet de l'Oasis du Désert promet de nouvelles opportunités, leur capacité à s'intégrer dans ce nouvel environnement reste incertaine.

Pour résumer, la reconversion du désert de Lompoul en site minier et la création de l'Oasis du Désert représentent un tournant pour le tourisme local. Cette évolution soulève des questions sur les pertes subies par le tourisme lorsqu'un site naturel est remplacé par une structure artificielle.

Le tourisme perd principalement en authenticité. L'expérience brute et naturelle offerte par le désert de Lompoul, une immersion dans un cadre désertique véritable, est irremplaçable par des installations artificielles. Bien que l'Oasis du Désert tente de recréer certains aspects du désert, elle ne peut égaler l'atmosphère unique d'un véritable désert.

Le tourisme subit aussi une perte éducative. Des sites comme le désert de Lompoul ne sont pas seulement des destinations touristiques, mais également des lieux d'apprentissage sur l'histoire naturelle et la géographie. Leur disparition réduit cette dimension éducative.

Enfin, la situation du désert de Lompoul illustre un conflit plus large entre développement économique et préservation des sites naturels. Bien que des projets comme l'Oasis du Désert offrent de nouvelles perspectives économiques, ils ne compensent pas la valeur intrinsèque des paysages naturels et de l'expérience authentique qu'ils procurent. Cette évolution représente donc une perte non seulement pour le tourisme, mais aussi pour la préservation des environnements naturels uniques de la région.